Haïti – Musique: Et Tabou célèbrera ses 52 ans en live !
Written by admin on August 24, 2020
Ce dimanche 23 août 2020, Tabou Combo célébrera ses 52 ans en direct. Le groupe qui a donné au konpa son premier tube international nous promet de nous faire remonter le temps en musique. Shoubou et Fanfan Tibòt nous assurent que ce sera du Tabou !!!
Tabou Combo, au-delà du mythe, c’est cette capacité de ses membres à surmonter les embûches, à miser sur l’amitié et aussi à oser, selon les aveux de Shoubou et Fanfan Tibòt que Richie de Klass a reçu ce 19 août en prélude de leur show d’anniversaire prévu pour le 23. Shoubou ne serait jamais devenu un artiste s’il avait écouté son père qui voulait autre chose pour lui. Dans son Port-de-Paix natal, il chantonnait du canon en latin. Son arrivée à Port-au-Prince et la fréquentation de ceux qui vont devenir ses potes à vie l’ont porté à changer d’idée.
Fanfan, lui, ne pensait jamais à la musique. Au lycée de Pétion-Ville, il est tellement bon en foot qu’il devient le capitaine de l’équipe. On cherchait des débouchés pour lui au sein de Violette et Racing. Il est passé à deux doigts d’intégrer la sélection qui a fait notre honneur à Munich. Ce sont les répétitions de ses condisciples qui font partie du groupe Frère Déjean qui vont l’attirer vers la musique. Il y prend goût et se met à la guitare. On l’intègre dans le groupe rapidement. La formation devant se produire à un festival a vu son tambourineur désister à la dernière minute. On enjoint à Fanfan d’y suppléer. Fanfan, voulant faire les choses en grand, embauche illico un tambourineur d’une certaine célébrité à qui il paie 1 gourde pour chaque session, une somme raisonnable à l’époque. Puisqu’il a bien assimilé les leçons, ses résultats au festival sont assez convaincants. Quand il intègre Tabou Combo, il se met dès la première année à mettre ses poèmes de jeunesse en chanson à partir du tambour qui lui devient fétiche.
Le groupe mythique aurait pu péricliter quand le père d’Albert Chancy l’envoie étudier en France. « On a compris que c’était une façon pour lui de détruire le groupe qu’il ne supportait pas », confie Fanfan, un aveu que partage Shoubou littéralement. « Il lui a dit un bon matin que la semaine prochaine il sera dans un avion vers Montréal », ajoute-t-il. En bons amis, tous les membres s’accordent pour célébrer le départ d’Albert dans un bal à Ibo Lele. Shoubou se rappelle qu’en coulisse il était inconsolable tandis que Fanfan, avec sa fibre d’homme d’affaires, prospectait sur la vente des instruments.
Kapi et Hermann vont partir eux aussi tout de suite après. Fanfan et Shoubou sont les deux à laisser le pays en dernier. Quand ils débarquent dans la Grosse Pomme, ils reforment le groupe. Un jeune guitariste de 19 ans du nom de Dadou Pasquet est recruté là-bas. Trop jeune, il est accompagné par son papa à toutes les représentations du groupe. Tabou, mordu de travail, est à l’affiche tous les week-ends dans la mégapole américaine. Le groupe reformé supplante toutes les autres formations haïtiennes des Etats-Unis qui se tournent vers le jazz tandis que lui vogue vers le funk tout en gardant la chaleur de la Caraïbe.
Quand « New York City » cartonne à Paris, Fanfan n’en sait rien. Un jour qu’il flânait dans Brooklyn, quelqu’un s’approche de lui et lui dit que sa chanson était en rotation dans des radios mainstreams dans l’Hexagone. Ne sachant pas comment s’y prendre dans le showbiz, ils seront les dindons de la farce du producteur de Martinique qui les fait jouer pour une pitance. Leur croisement avec Barclay est fondamental. Ils passeront par les salles les plus prestigieuses, les mêmes que Johnny Hallyday ou Claude François. La plus grande fierté de Shoubou c’est d’avoir vu son nom en lettres de feu à l’Olympia. « Je regrette encore que mon père ne soit pas là pour voir son fils connaître la gloire. Moi, petit gars de Port-de-Paix sans histoire… » confie-t-il à Richie. Fanfan exhorte Richie à utiliser sa plateforme Tele+, le média du groupe Klass, pour encourager les jeunes artistes et groupes à se former au showbiz pour pouvoir en tirer le plus d’avantages que possible, ce que lui pionnier n’a pas su faire faute de connaissances dans le domaine.
Des querelles au sein du groupe, il sait en avoir, mais au nom du professionnalisme tous s’accordent à empêcher que ça filtre. Fanfan et Shoubou passent parfois trois mois fâchés, mais personne, même Mireille, la très regrettée épouse du chanteur, n’a jaamais rien su. Sur scène pas question de montrer quoi que ce soit au public.
52 ans pour les deux invités de Richie, c’est un moment pour célébrer avec les fans qui sont de tout âge. A Shoubou qui devient triste à l’évocation du décès de son épouse, Richie lui a dit de remplacer le Shoubou triste par celui du mois de février qui était débordant de joie pour assurer le show de dimanche. Le chanteur de Klass lui confie qu’il croit que Mireille n’aurait pas apprécié qu’il soit éternellement abattu.
Le grand show des 52 ans c’est donc ce dimanche 23 août où le groupe entend nous faire vivre son épopée en musique. Mélomanes, fans du groupe, à vos écrans dimanche : sa se Tabou !

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